Fiche technique
Console : PlayStation
Développeur : Silmarils
Editeur : Ubisoft
Type : Action
Sortie France : 26 avril 2001
Classification : Pour tous publics
Okayyyy ! Ou comment un simple mot prononcé de manière amusante peut contribuer au succès et à identifier un volet de films que sont "Les Visiteurs". Mais le charme de Jacquouille la Fripouille et de Godefroy de Montmirail opère-t-il dans cette adaptation vidéoludique ?
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Bonjour à tous. "Les Visiteurs : La relique de Sainte Rolande" est un jeu édité par Ubisoft et développé par Silmarils pour la PlayStation première du nom. Il est sorti en France le 26 avril 2001... soit un an et demi après la sortie de la PS2. Vous devez sûrement déjà avoir compris pourquoi on précise cela. Mais, avant de parler des graphismes, les aventures vidéoludiques de Godefroy de Montmirail et de Jacquouille la Fripouille ont-elles un lien avec les scénarios des films ? Le jeu commence avec une vidéo nous faisant comprendre qu'il va falloir récupérer la relique de Sainte Rolande que la sorcière de Malcombe a envoyée au XXème siècle. Jusque-là, il semble être question d'un voyage dans le temps, tout va bien.
Passons donc au jeu. Premier niveau... un orc. Le lien avec le film est déjà perdu. Bref, vous avez compris qu'il va falloir battre l'orc. Les commandes sont simples : vous pourrez parer vos attaques et attaquer à votre tour. N'en attendez pas vraiment plus, tous les combats ressembleront à peu près à celui-là. Vous récupérez la "Clé 1" qui va être utile pour ouvrir cette porte. Comme les développeurs ont tenu à vous prouver leur mauvaise volonté dès le départ, la porte ne s'ouvrira pas si vous ne choisissez pas explicitement la clé dans l'inventaire, alors que c'est pourtant une pratique répandue dans les jeux pour ne pas casser le rythme à fouiller dans un inventaire. En effet, il est logique qu'une porte s'ouvre avec une clé.
Après un combat avec un autre orc près de murs qui flottent comme un papier au-dessus d'un ventilateur, vous n'aurez pas tardé à constater que les graphismes de ce jeu ne sont qu'une affreuse bouillie de pixels.
Si, dès les premières minutes, on se rend compte que le jeu n'est pas soigné, on peut aussi remarquer que les développeurs se sont amusés avec certaines animations, comme ici quand vous ne touchez plus à la manette pendant quelques secondes. Mais on ne sait pas si ce sont les animations en elles-mêmes qui vous feront rire, ou si c'est plutôt la taille surdimensionnée de l'épée de Godefroy. Dans tous les cas, vous constaterez que, s'il est possible de pouvoir déplacer la caméra pour avoir un angle de vue différent, celle-ci ne revient pas automatiquement à sa position initiale quand vous faites déplacer à nouveau le personnage, ce qui démontre à quel point les développeurs se moquaient de savoir leur jeu injouable.
Revenons au niveau. Pour avancer, vous devez activer un levier pour ouvrir une grille. C'est d'ailleurs un bon résumé du niveau car c'est ce que vous ferez le plus souvent dans ce level. Vous rencontrerez également d'autres ennemis, comme ce magnifique épouvantail vivant à tête de citrouille. Vous récupèrerez aussi une corde placée non loin d'un ange au sourire niais et tuerez sans aucune pitié des cochons pour prendre un seau caché dans un coin du décor. La corde et le seau, combinés sur le puits, vous permettront de récupérer... un débouche-évier ! Quel jeu magnifique, n'est-ce pas ? Le débouche-évier ne servira à rien dans la suite du jeu mais il est obligatoire de récupérer tous les objets du XXème siècle pour pouvoir avancer. Par exemple, ici, on ne pouvait pas activer le levier tant qu'on n'avait pas trouvé le débouche-évier.
"Mortecouille", "Quel goret"... Toutes les deux minutes et au final sans que cela n'ait un lien avec la situation, Godefroy vous les répète. Comme les doublages de Christian Clavier et Jean Reno sont sûrement les meilleures choses de ce jeu, les développeurs ont cru bon d'en abuser... à tort. Par contre, en ce qui concerne les voix des autres personnages, on ne peut pas en dire autant... Voilà, voilà !
Pourquoi ne tue-t-on pas l'orc alors que l'on ne fait que ça depuis le début ? Bonne question. En tout cas, il faut lui préparer sa souplette avec les légumes et un bol que l'on trouve facilement dans la salle à manger et la cuisine. Vous en profiterez aussi pour tuer encore un pauvre cochon qui avait sur lui... un baladeur.
Une fois cela fait, vous constaterez que "tous les objets n'ont pas été récupérés" et que l'on ne peut donc pas finir le niveau. A l'instar du découche-éviter quelques minutes plus tôt, il faut ici résoudre une énigme en déplaçant les boucliers des Montmirail afin de former une suite logique, en tenant compte de la forme des boucliers et de leur motif. Une fois que cela est fait, devinez ce que vous pourrez bien obtenir... eh oui, c'est une boîte à meuh !
Place à Jacquouille maintenant qui a été envoyé au XXème siècle pour récupérer la relique de Sainte Rolande. L'action commence dans les toilettes du centre commercial. Très grande salle, très grandes portes, très grands lavabos ou très petit Jacquouille ? Une fois de plus, la mise à l'échelle n'est pas respectée. Mais heureusement, vous pourrez faire pipi... avant de rencontrer Madame Pipi dont l'interprète surjoue à peine. Après avoir joué au goujat, vous irez récupérer la relique de Sainte Rolande... Déjà, dès le niveau 2 : c'est tout de même le titre du jeu et l'élément central qui justifie pourtant ce voyage dans le temps. Bref, l'objectif du niveau est simple : trouver et démonter les cinq boîtes aux lettres du centre commercial pour récupérer les cinq parties de la relique, tout en admirant le placement de produits pour Orangina et en évitant les gardes qui sont les seules personnes que vous croiserez. Et avant de retourner avec Godefroy, admirez donc cette magnifique gestion de la 3D que vous propose ce jeu.
Vous pensez que ces pièges dangereux face à vous vous tuent en un coup ? Pas du tout, il vous inflige juste quelques dégâts. La barre de vie est matérialisée en bas à gauche. Quand celle-ci est trop basse, vous pouvez boire de la vinasse ou manger un jambon pour la restaurer un peu.
Les personnages sont également capables de sauter. D'ailleurs, si Godefroy ne semble sauter que quelques centimètres de haut quand il reste à la même position, sa force physique ressemble à celle d'un cheval de course quand il saute un obstacle. Et profitez-en pour admirer cette texture complètement boguée. Il s'agit en fait d'un sol piégé et tous les sols piégés ont en réalité le même problème d'affichage : les développeurs n'avaient sûrement pas trouvé mieux pour permettre au joueur de différencier les sols piégés de ceux qui ne l'étaient pas.
Dans le même genre, on découvre dans ce niveau un nouveau type d'ennemis : des squelettes laids (mais pas plus que le reste). Ceux-ci sont en fait invulnérables car ils se relèvent immédiatement dès que vous les tuez... à la différence que vous pourrez leur passer à travers pendant un court instant. Une idée brillante, encore une fois.
Une fois que vous avez trouvé les leviers pour abaisser les deux parties du pont, place à un difficile passage de plateformes où la gestion des sauts et la caméra douteuse le rende carrément infernal. Et souvent, ça se terminera comme ça. En fait, il faut actionner des leviers pour lever ou abaisser certaines planches. Une fois qu'on a compris cela et qu'on a aussi compris que le fait d'être pile en face du levier à actionner ne l'activait pas forcément (oui, encore un bug), on arrive à passer assez facilement. Mais encore faut-il que la caméra accepte de nous suivre...
La suite du niveau est sans difficulté, ni surprise. On récupère en revanche une nouvelle arme, l'arbalète. Celle-ci va être utile pour libérer le facteur qui a fait un voyage temporel malgré lui et récupérer des objets du XXème siècle, toujours indispensables pour pouvoir continuer. Alors que toutes les portes sont en bois et que toutes s'ouvraient d'elles-mêmes ou nécessitaient une clé, celle-ci doit être ouverte par la manière la plus efficace. Pas logique, mais on en a l'habitude maintenant.
Si les murs tremblent, on ne pensait pas qu'il serait possible d'en passer à travers... au point de se retrouver coincé... ou de tomber dans le vide ! Eh oui, dans cette partie-là du niveau, tous les murs n'ont aucune consistance physique. Au rythme où s'enchaînent tous les défauts que l'on a relevés sur ce jeu, ça ne reste qu'un détail mais ce bug pourtant flagrant témoigne bien de l'absence de volonté de créer un bon jeu.
Le niveau est long et ennuyeux mais, heureusement, vous voilà au bout.
C'est donc reparti avec Jacquouille. Si Madame Pipi vous explique une nouvelle fois très bien l'objectif du niveau, la façon d'y procéder et le gameplay sont hasardeux. En fait, vous allez devoir balancer des peaux de bananes sur les vigiles après les avoir figés avec votre corne (la deuxième "arme" que Jacquouille possède après la massue) : le but est de les faire glisser pour qu'ils laissent échapper des pièces de monnaie. Vous pourrez les utiliser pour acheter un Orangina qui vous permettra de regagner beaucoup de votre énergie. Mais vous devrez surtout acheter des boules puantes, avant de pouvoir rejoindre les parkings... Vous y tabasserez un skateur pour voler son billet de bowling qui vous sera utile par la suite et y rencontrerez plein de voyous qui auront une mauvaise influence sur vous. On applaudit pour cette belle animation de voiture en train d'être défoncée.
Après avoir trouvé deux interrupteurs pour ouvrir des grilles, vous voilà prêts à infiltrer le poste de sécurité. Il s'agit d'un labyrinthe avec des pièges qui vous ramèneront au début si vous tombez dans un trou. Cela n'est pas très compliqué et, avec un peu de chance, on trouve la sortie assez facilement. C'est à ce moment-là que les boules puantes vont avoir leur utilité, le mieux est de vous laisser admirer.
De retour avec Godefroy. La fin du jeu approche et ce sera le dernier niveau avec lui. Ce niveau est assez long et fastidieux car il y a beaucoup de sols piégés et d'ennemis que vous devez obligatoirement tuer pour en récupérer une partie : qu'il s'agisse des crânes des squelettes ou des rats morts, tous auront une utilité dans la suite du level. Mais surtout, l'un des squelettes a sur lui un téléphone qui est indispensable pour terminer le niveau.
Vous vous souvenez de la potion magique ? Quand vous en buvez, votre arme prend une autre forme et sa puissance augmente pendant le temps du sablier.
Pour terminer le niveau, vous allez devoir jouer de l'orgue et reproduire les notes, à l'instar du célèbre jeu du Simon, à l'aide des touches Haut, Bas, Droite et Gauche de la manette. Le problème, c'est qu'il n'y a aucun repère visuel et les premières tentatives ne seront que des essais pour savoir quelle touche reproduit quel son. Et tout le monde n'aura pas non plus la même facilité à distinguer un son d'un autre, faisant que ce passage va finalement se baser essentiellement sur la chance.
Après avoir battu la sorcière de Malcombe, les formules sur les murs vous permettent de préparer des potions grâce à tous les objets que vous avez pu trouver dans ce niveau.
En route pour le dernier niveau qui, lui, ne présente aucune difficulté particulière. Vous allez en fait devoir vous soumettre à toutes les exigences du clochard après l'avoir trouvé et multiplier ainsi les allers-retours dans le centre commercial que vous connaissez par coeur désormais. Pour avoir les souliers, il faut faire un bowling et obtenir 100 points. Ce n'est pas très difficile mais ce n'est toujours pas très intéressant, sauf pour certaines animations de Jacquouille.
Comme on a pas mal parlé pendant ce test et qu'on a à peu près tout dit sauf en ce qui concerne les musiques, on termine en vous laissant écouter celle de ce niveau.
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Verdict final
Graphismes : 01/20
Les graphismes sont laids et leur affichage est en plus très souvent sujet à des bugs. Quant aux personnages, ils se déplacent de manière ridicule. Pour un jeu sorti en fin de vie de la PlayStation, cela n'est pas acceptable.
Bande son : 07/20
Les musiques sont issues des films ou d'albums de remixs et la qualité est donc au rendez-vous. Par contre, celles-ci ne sont en général pas du tout adaptées à la situation de jeu dans laquelle vous vous trouvez, ce qui est tout de même dérangeant. Quant aux bruitages, ils n'ont rien d'extraordinaire et entendre Godefroy et Jacquouille sortir un "mortecouille" ou un "prout" toutes les deux minutes devient vite lassant. En ce qui concerne la qualité des voix des autres personnages, mieux vaut en rire.
Jouabilité : 08/20
Le jeu se prend rapidement en main, vu que les possibilités d'action sont peu nombreuses. La caméra reste tout de même pénalisante, de même que la façon douteuse dont les personnages sautent.
Durée de vie : 02/20
Six niveaux : trois avec Godefroy qui se déroulent tous dans le château ; et trois avec Jacquouille qui se déroulent tous dans le centre commercial. On en fait donc vite le tour mais, vu la qualité du jeu, ce n'est sans doute pas plus mal comme ça.
Scénario : 10/20
L'histoire s'inspire des deux premiers films déjà sortis. S'il est bien question de voyage dans le temps, la présence d'orcs ou de squelettes vivants n'a, en revanche, pas de lien avec le film.
Note générale : 05/20
Comme on pouvait s'y attendre, "Les Visiteurs : La relique de Sainte Rolande" est un jeu de plus à ajouter à la longue liste de jeux mauvais adaptés de films. Le jeu s'avère être répétitif et ennuyeux et sa réalisation générale catastrophique. On en vient finalement à apprécier que le jeu se termine rapidement : comme le dit l'adage, les blagues les plus courtes sont les meilleures.
Rédigé le 06/04/2016