Fiche technique
Console : NES
Développeur : Spidersoft
Editeur : Sony Imagesoft
Type : Plateformes
Sortie Etats-Unis : Novembre 1993
Classification : Pour tous publics
Les jeux adaptés de films sont souvent très mauvais ou des escroqueries. Avec Cliffhanger sur NES, il y a un peu des deux.
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Bonjour à tous. En 1993, Cliffhanger (ou Traque au sommet) est à l'affiche de toutes les salles de cinéma et marque le retour sur le devant de la scène de Sylvester Stallone. Une adaptation en jeu vidéo sur plusieurs consoles, dont la NES, est effectuée et suit plutôt fidèlement la trame du film.
Gabe Walker, guide de haute montagne et secouriste dans les montagnes rocheuses, part à la recherche de son ancien ami Hal Tucker, blessé et coincé avec sa petite amie au sommet d'un pic. Lors de l'intervention, un incident inattendu provoque la chute mortelle de la jeune femme. Traumatisé, et se sentant responsable, Gabe quitte la région et décide d'abandonner le métier de guide. Huit mois plus tard, un avion fédéral piraté s'écrase dans la montagne. Hal Tucker est contacté par les survivants et part à leur rencontre. Gabe, qui est revenu chez sa copine pour prendre des affaires, est mis au courant de la situation par cette dernière et décide d'aller aider Hal. Mais lorsqu'ils arrivent sur les lieux, ils se retrouvent pris en otage par les rescapés mal intentionnés qui veulent récupérer trois valises...
Une fois les séquences de scénario passées, le jeu démarre véritablement et la première impression que l'on a n'est pas terrible. Pour un jeu sorti en 1993, en effet, les graphismes ne sont vraiment pas extraordinaires. Pour le reste, il s'agit d'un jeu de plateformes classique. Mais, contrairement aux autres jeux du genre où les personnages sautent immédiatement dès que l'on appuie sur la touche de saut, il y a ici un temps de latence dû au fait que le héros doit s'accroupir pour prendre de l'élan avant de bondir, dans un souci de réalisme entre guillemets. On se fait donc très souvent toucher par des ennemis la première fois que l'on touche au jeu... ou on rate tout simplement des sauts.
Il est également possible de frapper les ennemis avec la touche B. C'est d'ailleurs le seul moyen de les éliminer, pas la peine d'essayer de leur sauter dessus (avec la touche A, donc). Une fois les sauts mieux maîtrisés se pose un nouveau problème : comment attraper cette corde pour passer de l'autre côté des pics ? Si vous sautez par-dessus, ça ne marche pas ; et par-dessous, cela demande une précision et un dosage de votre saut quasi-parfait pour pouvoir réussir. Bref, la maniabilité n'est pas vraiment intuitive et il y aura d'autres situations pour vous en rendre compte.
Les sacs d'argent que vous pouvez ramasser augmentent votre compteur de dollars, en bas au centre de l'écran. S'il ne donne que l'apparence d'être une classique barre de score, ce n'est pourtant pas le cas puisque vous pouvez dépenser cet argent au cours du jeu.
Revoilà à nouveau une situation de saut litigieuse où le héros semble passer à travers la plateforme pour aller s'empaler dans les pics. Nouvelle tentative depuis le début du niveau, vu que les pics vous tuent en un coup, et... cette fois-ci, il aurait dû tomber avant même de sauter ! C'est donc un nouveau problème, la gestion des collisions n'est vraiment pas optimale. Dans le même ordre d'idée, on peut parfois rentrer en collision avec un ennemi sans qu'il ne nous inflige de dégâts.
Dans ce niveau, vous devez rejoindre le haut de la montagne en utilisant les échelles, une méthode d'escalade bien sûr très courante (sic) ! La seule difficulté est d'éviter les rochers qui tombent du haut de l'écran... Mais, comme ils descendent bien trop vite, vous devrez surtout vous en remettre à la chance pour ne pas vous les prendre dans la figure. De toute façon, ils ne vous font perdre que quelques barres d'énergie, celle-ci est matérialisée juste au-dessus du nombre de dollars que vous possédez. Vous êtes presque arrivé, vous voyez le haut de la montagne, mais l'avalanche de rochers continue comme si elle venait du ciel. Mais vous n'arrivez pas à atteindre la plateforme, sans savoir pourquoi... et vous mourez, après la tentative suivante, toujours sans savoir pourquoi.
Pour la mort subite, cela dépend en fait de la hauteur à laquelle vous tombez et si vous avez appuyé sur la touche de saut au préalable. Par exemple, ici, on saute et tout va bien à l'atterrissage. On repart du même endroit mais on se laisse simplement tomber cette fois et... c'est la mort ! Notez que si vous vous faites toucher par une pierre lorsque vous sautez, l'effet de saut est annulé et vous perdrez une vie si vous tombez de trop haut, c'est d'ailleurs ce qui est arrivé tout à l'heure.
Si vous perdez toutes vos vies, c'est le classique Game Over avec la possibilité de continuer mais vous repartirez au tout début du level et non pas au dernier checkpoint comme c'est le cas quand vous perdez simplement une vie.
Revenons donc à nos moutons : pour atteindre la plateforme en face, il faut en fait courir. Si cela semblait être une réponse logique, il n'était en revanche pas évident que la touche d'accélération du personnage soit en fait le bouton Haut ! Avec cela, la suite du jeu va vous paraître alors extrêmement simple car la seule difficulté n'est réellement que la prise en main du jeu.
Et voilà, le premier niveau du jeu est terminé. Des images commentées viennent faire progresser l'histoire, ce qui est un bon point car de nombreux jeux de l'époque ne se contentaient d'en mettre qu'au tout début et à la fin, voire pas du tout. Le problème, c'est qu'il ne va plus y avoir grand-chose de neuf dans la suite du jeu, presque tous les éléments ont été vus dès ce premier niveau.
Les ennemis humains font leur apparition dans ce niveau. Pour certains, il faut obligatoirement les éliminer pour que la suite du level apparaisse. Ils ne sont pas tous armés de la même façon et sont donc plus ou moins dangereux. Mais vous pouvez également attaquer différemment qu'avec votre poing : des armes peuvent être récupérées dans les niveaux, ici c'est une épée. Lorsque vous l'utilisez, vous constatez que ce n'est pas du combat au corps-à-corps mais que vous la lancez, et qu'une fois lancée... vous n'avez plus l'arme... retour aux seuls poings.
On n'a plus d'énergie mais, pas de panique, passer le checkpoint vous la remet en intégralité. En fait, il faut presque le faire exprès pour mourir dans ce jeu, à part pour les pièges qui vous tuent en un coup. Graphiquement, le jeu fait peine à voir : en effet, s'il est compréhensible que les environnements ne se renouvellent pas vu que l'histoire se déroule dans une montagne, on aurait pu en contrepartie s'attendre à des décors plus jolis et animés.
Quand vous croisez un feu de bois, entrer en contact avec lui vous redonne de l'énergie... contre de l'argent ! Dure loi capitaliste. Juste après, le boss de fin de level apparait. Il n'y a pas de stratégie pour le battre à part appuyer sur le bouton de frappe et avancer au même rythme qu'il recule quand vous le touchez. C'est bien la difficulté car la hitbox des ennemis, et celui-ci en particulier car il a plus d'énergie, est imprécise et il n'est donc pas rare que vous le touchiez sans qu'il ne subisse réellement de dégâts.
On a parlé des graphismes mais la musique du jeu n'est pas forcément mieux. A chaque niveau, elle est identique et, même si on ressent bien son côté oppressant, on pouvait s'attendre à un meilleur rendu sonore. Il n'y a que lorsque vous affrontez un boss à la fin d'un niveau que la musique change.
Vous pouvez récupérer de nombreuses armes ici, même si vous ne savez pas vraiment si elles s'accumulent ou si la dernière ramassée remplace la précédente... Vous pouvez aussi trouver une vie supplémentaire.
A défaut de se renouveler, le jeu devient lassant. Ici, on peut sauter sur certaines branches de l'arbre mais pas sur toutes. L'intelligence artificielle des ennemis est nulle, ils savent où vous êtes sur l'axe horizontal mais pas sur l'axe vertical... ce qui donne cette situation ridicule. Et ici, ce n'est pas forcément mieux...
Les armes récupérées s'accumulent bien. Pour en changer, il faut faire la combinaison Bas + A. Le bouton Select aurait pourtant été bien plus simple, d'autant qu'il n'est pas affecté à un autre usage dans le jeu.
Juste avant de passer le checkpoint, une arme vous est donnée. Vous vous dites qu'il faut l'utiliser pour le boss juste derrière ? Pas vraiment en fait, étant donné le délai qu'il faut pour que le personnage lance l'épée. Il est donc préférable d'utiliser ses poings... et c'est valable pour tous les boss du jeu. Bon, la prochaine fois, on saura qu'il fallait sauter...
La suite se passe de tout commentaire tant le niveau est plat et sans difficulté majeure. Même le boss de fin du niveau est ridiculement facile à battre, vous verrez. Voilà, je ne vous avais pas menti.
Vous pensez que ces rondins de bois servent de plateformes ? Détrompez-vous. Il suffit encore une fois de courir et de sauter par-dessus le précipice, tout simplement. Au passage, s'il s'agit d'un écoulement d'eau, le décor aurait au moins pu être animé... mais non, tout est fixe !
Le jeu est tellement répétitif depuis le début que vous ne savez pas quoi faire ici vu que toutes les plateformes semblent inaccessibles. En fait, vous pouvez escalader le mur derrière vous après avoir pris les gants sur la plateforme en bas. Il suffit d'éviter les rochers qui tombent, il n'y a aucune difficulté. Une fois en haut, vous pourrez... marcher sur la falaise que vous venez de grimper...
Les niveaux ont tellement peu d'intérêt que vous pouvez tout à fait les jouer en vous contentant de courir et en évitant les obstacles. Maintenant, place au combat le plus épique entre un homme et un hélicoptère. Une fois l'hélicoptère écrasé, place déjà au boss final. Celui-ci est très dur à battre... Non, en fait, il est aussi nul que les autres et fait certainement partie des boss de fin les plus faciles à battre dans l'histoire des jeux vidéo. Une fois que vous avez compris qu'il était invincible, vous l'emmènerez tout en haut de la montagne, vu qu'il attend bien sagement derrière vous quand vous êtes à l'échelle, vous irez près du précipice pour l'attirer, trois coups de poing et voilà, c'est fini. Un jeu bien terne, et au final bien triste, qui ne laissera aucun souvenir à ceux qui y auront joué.
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Verdict final
Graphismes : 06/20
Les graphismes ne sont clairement pas à la hauteur pour un jeu NES sorti en 1993. Les décors sont fixes, les ennemis peu variés et les couleurs du jeu bien ternes.
Bande son : 07/20
En dehors des menus et des séquences de scénario, le jeu ne comporte que deux musiques : le thème des niveaux classiques et le thème des boss. C'est bien peu, surtout qu'elles n'ont rien d'extraordinaires. Les bruitages ne méritent pas qu'on s'attarde sur eux.
Jouabilité : 07/20
Le personnage ne saute pas immédiatement dès que l'on appuie sur la touche de saut, certaines commandes ne sont pas intuitives, les collisions sont imprécises... Cela fait beaucoup mais ce n'est au final pas si dérangeant tant le jeu est d'une facilité déconcertante.
Durée de vie : 03/20
Les niveaux sont peu nombreux et se ressemblent tous. Dans l'ensemble, le jeu est très facile et, une fois la maniabilité bien appréhendée, il ne faut guère plus de 20 minutes pour en venir à bout.
Scénario : 15/20
Le seul point positif du jeu. Les niveaux sont entrecoupés d'images et de textes qui suivent les événements du film.
Note générale : 05/20
Cliffhanger est un jeu de plus à la liste des jeux nuls adaptés de films. Le jeu n'a aucun cachet et, du coup, on ne s'amuse pas. Pour un jeu vidéo, c'est problématique.
Rédigé le 02/04/2015